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Article Ratlàlà


Goglue de Ratlàlà, nue noir dumbo

Les rats nus : présentation, génétique, maintenance et reproduction

 

 Note de l’auteur : Avant tout chose nous précisons que les informations données ici concernent principalement l’expérience en matière de nus chez les ratteries amateurs « familiales » en France. Elles ne peuvent donc être entièrement généralisées aux lignées de rats nus des autres pays, et ne concernent en aucun cas les lignées utilisées en laboratoire.

 

1. Présentation du type :

* Définition d’un rat nu
C’est un rat dont le poil est plus ou moins absent. Le standard veut qu’il ait « le moins de poil possible » (et non pas aucun poil). On trouve donc, dans la famille des nus, des rats complètement nus et des rats avec un duvet plus ou moins important.
Cette description ne touche que l’aspect du rat, indépendamment de son génotype (patrimoine génétique, donc la raison pour laquelle il est nu, les gènes qu’il porte).

* Description
Les rats nus présentent la même morphologie que les rats poilus. La différence tient donc dans l’absence totale ou partielle de pelage. Leurs moustaches et leurs vibrisses sont plus ou moins atrophiées, de la simple frisure à l’absence totale.
Les rats nus présentent la même palette de couleur et marquages que les autres, mais évidemment ils sont moins visibles ! On observe cependant des couleurs de peau différentes : rose ou grise, voire les deux s’ils ont un marquage dans une couleur foncée.
Les rats nus sont souvent un peu plus petits que les autres, mais cela est principalement dû à l’effet visuel de l’absence des poils, et au fait qu’ils engraissent moins facilement. Il y a sûrement aussi des lacunes dans la sélection sur la taille, comme pour tous les autres types en France (nous avons beaucoup trop de rats de taille réduite qui sont reproduits). Mais lorsqu’ils sont correctement sélectionnés, les femelles atteignent leur 300 grammes sans difficulté et les mâles les 500/600 grammes, donc pas de différence vraiment criante avec les rats à poils classiques.
Ils ont un touché tout doux et très chaud (la déperdition de chaleur au niveau de leur peau est supérieure que chez le rat poilu).

* Différents « nus » ?
Le fait qu’un nu puisse avoir une pilosité est un concept qui trouble certaines personnes. On observe donc une tendance à la différenciation des nominations des nus en fonction de leur niveau de pilosité. Même si cette différenciation peut être admissible, méfiez vous en un peu : les différents noms ne correspondent qu’à des variations d’aspect, il ne faut en aucun cas les confondre avec les différenciations génétiques des nus (voir les photos et génotype dans la partie génétique).

- Les nus : selon les personnes cela signifie « complètement nu », ou alors « n’importe quel rat plus ou moins dénudé » (c’est standard habituel, évoquant le « moins de poil possible »)

- Les « double-rex », fuzz, shorn, et autres : selon les personnes, ce sont des appellations non valides, ou « rat présentant une pilosité plus ou moins étendus au niveau du visage, des pattes, de la base de la queue. Cette pilosité tend à varier dans le temps en fonction des mues de l’animal ».        
Ces appellations sont trompeuses, même si elles sont passées dans le langage courant des amateurs de rats. L’appellation « double-rex » vient d’un génotype possible, donnant souvent des nus assez velus. L’appellation « fuzz » se confond avec un gène possible de nudité (fz, le fuzzy) et englobe la plupart des nus récessifs. Personnellement, pour plus de justesse dans l’appellation et éviter de s’avancer sur le génotype du rat, nous préférons et conseillons d’appeler tout ces rats « nus » en précisant si ça vous semble vraiment nécessaire « type double-rex », ou type « fuzz », etc...). Si vous n’êtes pas convaincu, regardez les photos et les données génétiques, vous comprendrez que ces précautions vous éviteront des déceptions à la reproduction.

- Les « mosaïques » : rats à poil frisé, présentant des zones dénudées. Il s’agit soit de rats « double dominant » (double rex, par exemple) très velus, soit de rats « frisés » très frisés ! Dans tous les cas, des rats d’aspects assez miteux, s’éloignant beaucoup du standard du nu.

* D’ou viennent les nus ?
Il s’agit de mutations naturelles, sélectionnées par l’homme, comme pour toutes les autres mutations d’aspects. Pas de docteur Frankenstein de la génétique derrière, donc ! Les rats nus n’ont pas été « créés » dans les laboratoires. Par contre, c’est par l’élevage pour les laboratoires qu’ils ont été sélectionnés et multipliés, comme presque toutes les souches de rats domestiques.

2. Génétique du type :

* Deux grands types de génotypes
Pour obtenir un tel aspect il existe différents gènes et différentes combinaisons de gènes. On différencie deux grands groupes de génotypes :

-    Les nus « récessifs » : le rat a deux gènes identiques, codant pour une absence de poil. Ce sont des gènes récessifs, le rat doit impérativement être homozygote, sinon il a un aspect normal et n’est que porteur du nu. 
Il existe différents gènes provoquant ainsi la nudité mais nous les détaillerons pas, volontairement, car c’est une connaissance purement théorique à partir des lignées de laboratoire. Ce qu’il faut retenir c’est que certains de ces gènes n’ont qu’un impact sur le poil, mais par contre d’autres ont un impact plus grave, comme l’absence de thymus (donc un système immunitaire déficient !). Il est évident que si les premiers ont leur place dans les rats domestiques, les autres doivent rester dans les laboratoires.

-    Les nus « double dominant » : le rat porte deux gènes identiques (ou non) d’ondulation du poil (rex, curly, etc...). La double expression de ces gènes entraîne une absence plus ou moins marquée du poil. Ce sont des gènes dominants, mais le rat doit impérativement être homozygote, sinon il n’a qu’un aspect frisé normal.  
De tels rats ont donc l’aspect d’un rat nu, et méritent cette appellation ; mais génétiquement ce sont des « faux nus », des « double rex ».

* Attention à ne pas confondre aspect et génotype
Comme il n’est pas rare que les nus doubles dominants restent très velus, on tend (à tort) à penser que tout rat nu avec des poils est un rat double dominant. Ce n’est pas vrai, dans la pratique on trouve des rats issus de gènes récessifs nus très poilus, où des rats issus de gènes dominants du frisure du poil très dénudés - voir les photos en dessous -.
Le fait que la quantité de poils varie selon les moments (le poil tombe et repousse) n’est pas non plus un signe de double dominance. N’importe quel rat qui a du poil à des périodes de mues et un poil pas toujours aussi épais. Il est donc normal, lorsqu’il reste un peu de poil à un rat nu, qu’il soit plus ou moins bien garni selon les moments.

La seule façon de différencier les types de nus génétiques est de connaître les parents, ou de reproduire le rat . C’est pour cela qu’il faut bien différencier l’aspect du rat (le standard) et son génotype.

* Un joyeux mélange
En pratique, les deux façons d’obtenir du nu sont souvent mélangées soit par accident (on pense que les deux rats ont nus pour la même raison), soit volontairement. En effet la meilleure façon d’obtenir un rat ‘le plus nu possible’ et de mélanger le nu récessif avec les gènes de type rex.

Des exemples d'aspect de rat nus et leur génotype

Donut de Ratlàlà
Aspect : nu siamois
Génotype : nu récessif et double-rex

Pougneu de Ratlàlà
Aspect :  "double-rex" noir dumbo
Génotype : double-rex et/ou nu récessif (issu de parents rex porteur nus)

Sulfate de Ratlàlà
Aspect : Mosaïque bleu
Génotype : double-rex

ABC Bitume
Aspect : "double-rex" bicolore noir dumbo
Génotype : nu récessif (issu de deux parents lisses)

Buzukett
Aspect : nu husky agouti
Génotype : inconnu

Fidji de Ratlàlà et Grabulle de Ratlàlà
Fifji, aspect nu noir dumbo, génotype : double-rex et/ou nu récessif (issu de parents rex porteur nus)
Grabulle, aspect siamoise double-rex, génotype : double-rex

 

3. Maintenance

Un rat nu de lignée domestique a les mêmes exigences et les mêmes besoins qu’un rat à poil classique, avec cependant des besoins alimentaires un peu plus abondants (dus à la perte de chaleur supérieure au niveau de la peau).
Correctement sélectionnés et élevés, ces rats ne sont pas plus sensibles aux maladies que les autres. Si votre rat nu est rachitique, faiblard, tout le temps malade, ce n’est pas dû à sa nudité, mais soit à un problème individuel, soit à une mauvaise maintenance, soit à une mauvaise sélection (fort taux de consanguinité ou usage de nus de lignées de laboratoire, inadaptés pour être des rats domestiques).
Comme la plupart des types de rats très recherchés, le nu est victime de sa popularité, il est donc fréquent que les élevages industriels les élèvent en consanguin, sans précaution, ou qu’un éleveur amateur un peu trop pressé ne soigne pas sa sélection. Comme pour n’importe quel type de rat, c’est à vous de bien vous renseigner et de bien choisir votre animal pour éviter les déconvenues.

 Cependant, avant de chercher à acquérir un nu, vous devez être conscient qu’en dehors des problèmes dus à un mauvais élevage, il existe tout de même des faiblesses et des problèmes assez fréquents chez les nus et directement liés à leur nudité

* Les problèmes de santé des rats nus

-    Les problèmes au niveau des yeux : sans le poil autour, et avec des cils et vibrisses diminués ou absents, l’œil est moins bien protégé. Il arrive donc chez quelques individus que des amas de poils ou de fibres de litière s’installent dans l’œil et finissent par le blesser. L’utilisation d’une litière sans fibre comme les litières à base de maïs permet d’éviter en grande partie ce genre de problème. Une vérification régulière de l’état des yeux avec un nettoyage au sérum physiologique et avec compresse stérile permet, si votre rat présente le problème, d’éliminer les amas avant qu’il n’y ait blessure de la cornée.     
On parle aussi (mais nous ne l’avons jamais observé chez nous ou parmi nos connaissances en 6 ans) de problèmes dus aux vibrisses frisées (donc qui se rencontrerait aussi chez les rats rex) qui reviennent dans l’œil et l’irritent. Couper la vibrisse coupable devrait régler le problème si jamais vous le rencontrez !      
Choisir des rats nus avec un peu de poil au niveau du visage permet de diminuer ces ennuis, voir de les éliminer (sur une quinzaine de nus, nous n’avons eu ce genre de problème que chez quatre rats très nus).

-    Les problèmes de peau : la peau des nus est plus épaisse que celle des rats poilus (il est même difficile de la transpercer pour une injection !), mais comme toute une peau nue elle reste plus exposée aux agressions qu’une peau protégé par des poils.         
Un rat nu est donc plus facilement griffé par ses comparses et surtout ces petites blessures se voient mieux (regardez de près la peau d’un rat poilu dans un groupe où il y a de la bagarre, elle est aussi pleine de petites griffures).     
Il est également important d’éviter la présence de tissus dans leur nid s’il n’est pas parfaitement propre (sinon, c’est comme si vous dormiez dans des draps trempés d’urine, votre peau finira par présenter des irritations, des escarres, etc...).   
Il vaut mieux également leur éviter des bains de soleil direct !

* Les autres problèmes qui sont associées au nus, le vrai et le faux.... :

-    Les difficultés de lactation des femelles : c’est un problème dû aux lignées, là encore, et non à la nudité elle même. Il est de moins en moins fréquent, grâce la sélection des rattes réussissant leur allaitement et aux mélanges avec les lignées à poils frisés. Il reste cependant plus sûr de favoriser la reproduction via des femelles porteuses du nu, et/ou de prévoir la portée de nus en même temps que d’autres portées (chez soi, ou avec des éleveurs amis) pour avoir une nourrice, en cas de problème.
Maintenant la plupart du temps ces problèmes ne sont pas directement imputables au fait que la ratte est nue mais au fait que la ratte n'était pas réellement apte à la reproduction (petite taille, âge trop jeune, taux de consanguinité phénoménal qui caractérise beaucoup de nus vendus en animalerie, etc..).

-    Les problèmes de reins, de tumeurs, de système immunitaire, etc, etc... : nous regroupons volontairement tout ces ennuis supposés chez les rats nus. La plupart des connaissances écrites sur les rats nus viennent des souches de laboratoire utilisant des mutations qui ne touchent pas que le poil, et entraînent donc diverses faiblesses très handicapantes. De tels rats se sont peut être retrouvés à une époque ou dans certains pays dans les rats domestiques des particuliers, mais ce n’est manifestement pas le cas à l’heure actuelle en France, où on ne croise pas les problèmes décrits dans ces lignées particulières chez les nus de particuliers.

-    La sensibilité supérieure au froid : Personnellement nous n’y croyons pas à cause de l’épaisseur de leur peau (en tous cas les chats nus sont connus pour être plus résistants au froid que bon nombre de chats à fourrure épaisse). Nous n’avons jamais pris de précaution particulière en la matière avec nos rats nus, qui vivent dans les mêmes conditions que les autres, à l’exception de la litière de maïs au lieu du chanvre, si nécessaire (problème de fibres dans les yeux évoqué précédemment). Il est normal qu’ils perdent davantage de chaleur corporelle au niveau de leur peau que les rats poilus, mais cette perte est compensée par leur alimentation (ils mangent plus pour produire plus de chaleur). Ceci dit, comme tous les rats, ils n’aiment pas les courants d’air et apprécient la température des intérieurs humains comprise entre 15 et 25°C.            
En raison des déperditions de chaleur supérieures au niveau de la peau, il faut quand même surveiller les risques d’hypothermie si le rat semble affaibli (comme pour tous les rats en cas de maladie, mais avec encore plus d’attention car ça ira encore plus vite).

En conclusion, les rats nus qu’on trouve actuellement chez les particuliers en France sont des rats domestiques comme les autres, ni plus, ni moins, avec juste des précautions à prendre pour les yeux et une bonne hygiène pour leur peau. Le tout ensuite est de choisir correctement son animal (et c’est valable pour n’importe quel animal) en le prenant chez un éleveur faisant une reproduction réfléchie de ses rats, où au moins en ne choisissant pas le premier rachitique et malade dans une animalerie, juste parce qu’il est nu.

 Nous ajouterons que, comme pour le chat nu, le fait que l’animal soit nu n’en fait pas pour autant un animal moins allergène que sa version poilue ! Ce qui est allergène chez les animaux, c’est leur salive et leur urine, les deux étant présents aussi chez les nus. Le seul avantage est que moins de poils se retrouveront dans votre environnement, mais ce ne sera pas une amélioration significative. Ne choisissez donc pas d’animaux nus parce que vous êtes allergique, vous seriez déçus.

La seule bonne raison de choisir un animal nu, c’est que vous les aimez comme ça !

4. La reproduction des rats nus

* Reproduire des rats présentant une mutation qui serait un handicap dans la nature, est-ce une bonne chose ?
Chacun son éthique en la matière. Mais rappelons quand même que nous parlons de rat domestique, donc appelés à vivre dans nos foyers, au chaud, bien nourri, et sans prédateur. Le critère de viabilité dans la nature n’est donc pas pertinent. On ne demande pas à une vache laitière de savoir survivre si on la relâche dans la forêt ! D’une façon générale c’est même mieux si un animal domestique ne survit pas dans la nature, sur le plan écologique : les exemples comme les ravages provoqués par les tortues de Floride relâchées dans nos étangs, et qui y survivent en éradiquant la faune locale, ou l’impact des chats/rats/chiens/chèvres sur certaines îles sont suffisamment nombreux pour nous rappeler qu’un animal domestique ne doit pas se retrouver dans la nature, et que si ça arrive, il est préférable qu’il n’y survive pas.          
Toute mutation d’aspect est un handicap dans la nature, car le simple fait pour un rat de présenter un peu de blanc dans son pelage compromet sa survie (moins de camouflage = proie facile). Dans un environnement d’animal domestique, ce n’est pas le cas, les rats ne sont pas handicapés parce qu’ils ont différentes couleurs, poils ou formes d’oreilles. Les critères ne sont donc plus les mêmes : c’est la qualité de vie de l’animal seulement qui doit guider la sélection. Donc si la mutation entraîne de vrais malformations, comme celle de la colonne vertébrale chez certains rats sans queue, il est dérangeant de les reproduire, mais si l’organisme de l’animal n’est pas atteint il n’y a pas de raison de s’en priver.

* Les responsabilités qui touchent à tout élevage d’animaux
Quand on reproduit un animal, il ne faut jamais perdre de vue qu’il faut le faire de façon réfléchie, en sélectionnant au mieux vos reproducteurs, pour obtenir des animaux sains avant toute chose. L’éleveur désirant obtenir des types de rats peu courants comme les nus ne devra pas oublier qu’il travaille avec des rats souvent déjà très consanguins et des lignées pouvant présenter des défauts (caractère, difficultés de lactation chez les femelles, etc.). Il est donc de sa responsabilité de contribuer à l’amélioration et au renforcement des lignées domestiques par une reproduction intelligente et une sélection draconienne.

* Types ‘rares’ : attention à la consanguinité !
Le détail de la sélection en général demandant plusieurs articles à lui tout seul, nous nous contenterons ici de rappeler un point très important pour la reproduction des rats nus. Le développement d’un type particulier à partir du ou des individus présentant la mutation passe par un fort taux de consanguinité. La plupart des rats de types « rares » que vous croiserez sont donc déjà très consanguins. En plus des précautions habituelles de sélection (pas de reproduction d’individus malades, faibles, présentant des défauts de naissance, de poids trop petit, etc.), évitez donc de faire trop rapidement des croisements consanguins.
Il faut pour cela éviter de reproduire un nu avec un nu quand on ne connaît pas les origines d’au moins un des parents (si vous connaissez les parents sur trois générations d’un des deux reproducteurs, alors vous savez qu’il n’est pas lié directement au deuxième que vous venez de prendre en animalerie – par contre deux individus pris en animalerie, même si ce n’est pas dans la même région, risquent fort de venir du même éleveur professionnel, qui aura déjà reproduit en consanguin pour les obtenir, il est donc préférable de ne pas les accoupler entre eux). Suivez ensuite le devenir des rats que vous élevez et donnez aux adoptants leur pedigree complet, pour toujours savoir par la suite si vous travaillez avec des rats issus de vos lignées ou non !

Ces précautions et principes sont valables pour n’importe quel type de rat dont il existe peu d’individus.

* Comment contourner les éventuelles difficultés de lactation?
Contre les ennuis de lactation, la façon de les éviter la plus simple est de pas reproduire de femelles nues ! Passez plutôt par des femelles porteuses des gènes nus, surtout quand vous ne connaissez pas la famille de la rate. Vous n’aurez pas une portée 100% nus, c’est vrai, et alors ? Un bon travail de sélection, ça passe aussi par des brassages et des porteurs, on ne commence pas à faire des lignées « pures » alors qu’on a aucun recul sur ses rats ! Or en France nous n’avons presque aucun recul sur aucun rat – pour les lecteurs des autres pays, je précise que le concept de ratterie amateur et de sélection sur l’aspect est très récent en France pour les rats, il s’est développé ces 10 dernières années, avec le développement de l’internet et ça ne fait donc que quelques années qu’on voit des rats dont le pedigree est complet jusqu’aux arrières grands-parents (la plupart étant encore à ancêtres inconnus issus d’animalerie)

Si vraiment vous voulez reproduire votre femelle nue, prenez la précaution d’avoir une autre portée en même temps (si vous avez planifié plusieurs portées bien sûr, il serait idiot de faire une portée juste pour avoir une nourrice !) ou mieux arrangez-vous avec un autre éleveur pour qu’il ait sa portée au même moment que vous.
La plupart des ennuis dans les portées de nus ne sont pas réellement dus à la nudité des rats mais à un mauvais choix des reproducteurs. Donc pour que tout se passe pour le mieux, n’oubliez pas les principes de base comme l’âge et le poids de la rate, sous prétexte qu’elle est nue ! Et ne prenez pas un mâle de mauvaise qualité parce que c’est le seul nu que vous trouvez !
Enfin, rappelez-vous que vous pouvez avoir des rats d’aspect nu en passant par la « double dominance » pour éviter ce problème !

* Quels croisements pour obtenir des nus correctement ?

Méthode 01 (vision à court terme : obtenir des rats nus) :
Si votre objectif est de n’avoir que des « vrais » nus, à partir de gènes récessifs, vous devez passer régulièrement par des portées avec des rats lisses pour obtenir des porteurs, et fouiller partout pour trouver des reproducteurs non directement consanguins avec les vôtres. Favorisez les croisements femelle porteuse/mâle nu et femelle porteuse/mâle porteur. Cependant, surtout si vous ne connaissez pas les parents de vos nus, vous risquez d’avoir souvent la surprise de découvrir des « double dominants » et donc ne pas avoir de petits nus sur les portées devant en contenir, mais des petits rex !

 Méthode 02 (vision à moyen terme : obtenir des rats nus sains, sans prendre de risques) :
Si votre objectif est juste d’obtenir des nus, quelque que soit leur type génétique, ou des nus vraiment complètement nus, une bonne façon de procéder est de les croiser avec des rats frisés comme les rex. Vous pourrez ainsi avoir des portées comportant des « doubles dominants », des nus « récessifs », des « nus récessif plus doubles dominants » et des « nus récessifs plus frisé dominant ». Ce choix de reproduction est d’autant plus intéressant si vous ne savez pas si les parents sont « récessifs » ou « doubles dominants ».

 Petite démonstration de la méthode 02 :

Vous avez un rat de type nu de parents inconnus. Vous avez la sagesse de préférer ne pas le reproduire directement avec un autre nu, pour éviter la consanguinité et aussi parce que de toute façon vous ne savez pas si les génotypes des deux rats sont compatibles (aussi bien vous n’auriez de toute façon que 100% de rat rex si l’un d’eux est nu et l’autre double-rex !).

En choisissant un rex pour votre premier croisement vous obtiendrez :
- si finalement votre rat était « double-rex » : 50% double-rex (donc de rat de « type nu »!) et 50% de rex
- si votre rat était nu récessif :  50% de rex, 50% de lisses et des petits tous porteurs du nu
(Attention, si le rex s’avère en réalité porteur nu, cela va fausser les résultats : 50% nu, 25% rex et 25% lisse)

En conservant un rat rex porteur nu de cette première portée, vous aurez peu de mal pour la génération suivante à trouver un reproducteur (et surtout à pouvoir le choisir sur d’autres critères que sa nudité !). Vous pourrez en effet choisir :
- soit un rat rex ou double-rex porteur du nu. Les petits seront alors en grande partie nus (les 50% dus au gène récessif, les combinaisons du rex en plus !).
- soit un rex ou double-rex non porteur. Les combinaisons de rex seront donc présentes dans la portée pour vous donner des types « nu ». Mais vous risquez alors à terme de ne pas conserver le gène récessif nu, car il ne sera transmis qu’à la moitié des descendants de cette deuxième génération.
- soit un lisse porteur nu. Vous aurez alors 50% de nus (plus des rex et des lisses).
Enfin, si vous ne trouvez que des rats lisses non porteur du nu, vous aurez de toute façon de petits rex (donc une nouvelle chance d’avoir des « double-rex » plus tard )!

En procédant de cette façon, vous pourrez beaucoup plus facilement brasser sainement vos lignées de nus et vous avez régulièrement des petits de types nus!

Méthode 03 (vision à long terme : établir une lignée de nus saine) :
Si votre objectif est de créer une lignée de "vrais nus" (donc génétiquement homozygote pour un gène récessif de type nu), qui ne présente aucun défaut habituel (tumeurs, caractère, santé, etc.) et aucun défaut caractéristique du nu, alors vous n'avez qu'une option : établir une lignée au sens strict. Pour cela, reportez-vous à la page sur la sélection.

* Reconnaître les bébés nus dans une portée

Dans une portée avec uniquement du lisse et du nu récessif, le problème ne se pose pas vraiment ! Les bébés nus soit n’auront de toute façon jamais de poil, soit leur poil poussera peu abondamment pour tomber rapidement (il peut y avoir plusieurs passages plus ou moins poilus). Vous pourrez les reconnaître avant même la pousse des poils par l’aspect frisé, ou l’absence de moustaches quand les autres bébés auront déjà de belles petites moustaches toutes droites !

Dans une portée mélangeant du rex avec des nus (qu’ils soient nu récessif ou double dominant) il est plus difficile de faire la différence si les nus ont une période poilue. En effet les bébés rex ont une période de mue, où certains se dénudent presque complètement avant de prendre un poil rex définitif. Cela crée souvent des confusions !

Un truc pour les différencier, pas infaillible mais qui marche souvent : le rex se dénude rarement au niveau du front lors de leur mue, les futurs nus si !


Bébé nu en mue (le crâne est découvert)

Bébé rex en mue (le crâne reste velu, ce ratton là sera bien poilu!)

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