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La carte d'identité du rat

Qui est le rat domestique? Voici sa carte d'identité, ses cousins, son histoires, ses variables de santé...


Les informations données ici sont issues en partie des livres suivants : "Le rat" de Manon Tremblay, "Guide to Owning a rat" de Susan Fox, et "Genetics of the Norway Rat" de R. Robinson. Les données physiologiques sont issues de l'excellent site américain : "Rat Health Guide".

Les différents points abordés

Classification 

Cousin

Caractéristiques physiques et physiologiques

Histoire de sa domestication

Anatomie du rat

 

Classification

Le rat domestique fait partie de la même espèce que le rat sauvage : le rat brun, ou surmulot. Il ne varie de lui que par la sélection qui a été faite par l'homme, et par sa mise en élevage qui a permis d'isoler des lignées de couleurs et de caractères différents (ce qu'on appelle le processus de domestication).

Embranchement : Vertébrés (Chordata)
Classe : Mammifères (Mammalia)
Ordre : Rongeurs (Rodentia)
Sous-ordre : Myomorphes (Myomorpha)
Famille : Muridés (Muridae)
Sous-famille : Murinés (Murinae)
Nom d'espèce : Rattus norvegicus L.
Nom commun : rat brun, surmulot
Origines : Méconnues, la théorie la plus reconnue est qu'ils viennent de l'Inde jusqu'à la mer Caspienne, et se sont éparpillés partout dans le monde en exploitant les moyens de transports des humains (les bateaux notamment). L'arrivée du rat brun en Europe est récente. Arrivé en Europe occidentale au XVIIIe siècle (1728/1730, pour l'Angleterre, par exemple) il prend alors la place du rat noir (Rattus rattus), qui était arrivé beaucoup plus tôt (le rat noir aurait colonisé le bassin méditerranéen durant l'antiquité, puis le reste de l'Europe durant le Moyen Age). 

Caractéristiques physiques et physiologiques

Aspect : 
Rongeur de taille relativement grande (20 à 25cm), au pelage épais. son corps est plus trapu que celui du rat noir. Son museau est carré, ses oreilles petites, velus, et assez épaisses. Sa queue écailleuse, présentant des poils durs et courts, est toujours un peu plus courte que le corps. La femelle présente 12 à 14 tétines (10 pour le rat noir)
Taille :
 35 à 55 cm avec la queue. (en moyenne, le corps mesure 20 à 25cm, la queue 20 à 21cm)
Poids : Femelles : 180 à 600 grammes, avec une moyenne autour de 350 grammes (360g chez nous), Males : 300 à 1500 grammes, avec une moyenne vers les 500 grammes (540g chez nous). 
Couleur (à l'état sauvage) : brun composé, dit agouti, pour la forme sauvage, parfois noir, très rarement blanc (de nombreuses variations de couleur et d'aspect sont obtenues par l'élevage dans la catégorie domestique du rat, cela fait l'objet du chapitre Types de rats)

Reproduction : 
Maturité sexuelle : dès 6 semaines, avec des précoces à 4 semaines en présence d'adulte mature pour les portées réduites! Mais l'âge idéal pour une jeune femelle est à partir de 4 mois, et si possible vers 6-7 mois. 
Durée de gestation : 21 à 23 jours
Nombre de petits : de 1 à 25 avec une moyenne autour de 10 (9,9 chez nous)

Données physiologiques :
Régime alimentaire : Omnivore opportuniste, à tendance granivore
Longévité : entre 2 et 3 ans
Température : 37,7 °c
Rythme respiratoire : 70 à 146 resp./min
Rythme cardiaque : 250 à 493 batt./min
Pression sanguine : 84-134 mm Hg

Pour des données plus complètes si besoin est, je vous renvoie aux sites anglophones : "Rat Health Guide" et Rat Behavior and Biology


Ses cousins

Le cousin le plus connu et avec lequel on confond le plus le rat brun, et le rat noir Rattus rattus. Cet espèce de rat arrivée en Europe avant le rat brun a été chassé de son habitat par ce dernier et est en voie de disparition en Europe à l'heure actuelle. Bon grimpeur, il se plaisait davantage dans les greniers et les habitations. C'est le rat dont les puces ont été le vecteur de la peste (indirectement l'apparition du rat brun en Europe a participé à la disparition de la maladie... comme quoi...).
C'est une espèce plutôt méditerranéenne et subtropicale.

La souris, petite cousine Mus musculus est également une voisine fréquente des humains et est domestiquée depuis des siècles. 

Le rat a plein d'autre cousins de même sous-famille moins connus, et surtout rarement domestiques de façon courante : tout les mulots notamment en font partie, mais aussi Mastomys natalensis, le rat du Natal ou "souris géante", qui a longtemps fait partie du genre Rattus. On notera ensuite la présence des hamsters dans la même famille mais dans une autre sous-famille : les Cricétinés, et les rats musqués et lemmings dans la sous-famille de Microtinés. 

Histoire de sa domestication

En permanence présent là où sont présents les humains, ce voisin depuis toujours détesté à fini par être élevé volontairement par les humains. L'histoire de sa domestication d'animal sauvage à animal de compagnie est bien triste pour notre compère Gaspard....

Les massacres avec chiens...
L'élevage des rats à commencer au XVIIIè siècle, peu après son arrivée en Europe, avec une délicieuse pratique si humaine : les massacres avec chiens. Le but de ce loisir était de parier sur le nombre de rats que pouvait tuer un chien en un temps donné. Rapidement la capture n'a pas suffit à approvisionner il a donc fallu faire de l'élevage. Et comme entre temps on a eu le plaisir de se rendre compte que sur les albinos le sang se voyait mieux, l'élevage c'est dirigé de façon à en accroître le nombre.
Cette pratique est aujourd'hui interdite.

Les recherches en laboratoire
L'élevage des rats s'est ensuite perpétué dans un but plus louable même s'il y a eu et il y a encore des abus : la recherche. Pratique d'élevage et facile à garder en captivité, permettant d'obtenir rapidement un grand nombre de génération, et présentant une sensibilité proche des humains aux produits et aux dépendances, les rats se sont imposés comme animaux testeurs dans la recherche pharmaceutique, cosmétique et comportementale. Dès le milieu du XIXè siècle, le rat est donc devenu un "cobaye" très apprécié des scientifiques et en particulier des comportementalistes du début du XXè siècle. C'est surtout de ces premières et ancestrales lignées de laboratoire que sont issus les rats domestiques qui peuplent nos foyers.

Un animal de compagnie hors-pair
C'est au XXè siècle que le rat est devenue un animal de compagnie. Pas toujours apprécié et compris par l'entourage des heureux propriétaires en raison du passé et du présent houleux des relations entre les hommes et les rats sauvages. Le rat est pourtant un animal social qui s'attache énormément à son propriétaire. De petite taille et avec des besoins simples, il est l'animal urbain de compagnie par excellence pour tous ceux qui n'ont qu'un petit appartement. 
Des clubs et le net permettent aujourd'hui aux amoureux des rats de se rencontrer, d'échanger conseils et anecdotes, et le rat de compagnie devient de plus en plus compris et accepté. Il fait d'ailleurs partie de la liste officielle des animaux domestiques (cf. Code Rural).

Anatomie du rat : à quoi Raoul ressemble-t-il ? 

La tête

Comme chez la plupart des mammifères, la tête est la partie qui guide, conduit et anime l'animal. On y trouve la majorité des sens, comme la vue, l'odorat, le goût, l'ouïe, etc. Il est donc très important de bien comprendre son fonctionnement.

Le museau :
Le museau du rat est relativement trapu, poilu (pas de truffe lisse comme chez le chien). Il est le siège de l'odorat. Les narines du rat ont une forme un peu complexe et sont très mobiles, car il doit pouvoir les ouvrir en grand pour capter les odeurs, ou au contraire les fermer complètement pour plonger sous l'eau.
- L'odorat est probablement le sens le plus développé chez le rat : il est assuré par près d'un millier de types de chimiorécepteurs différents (et donc autant de gènes... Environ 1% de l'ensemble du patrimoine génétique est donc consacré uniquement à l'odorat !).
- Outre les récepteurs habituels, qui tapissent l'intérieur du nez, le rat possède une organe très particulier tout au fond des fosses nasales, une sorte de canal où les odeurs arrivent non par l'air mais transportées par le mucus depuis le nez : cet organe analyse à la fois ce que le rat aspire avec l'air et ce que la rat a léché, que la langue dépose sur les narines et qui est ensuite véhiculé par le mucus jusqu'à cet organe (organe voméronasal, présent chez tous les mammifères en plus ou moins développé)

Les vibrisses :
Il s'agit des "moustaches" du rat. Ce sont des poils modifiés très longs, très durs. Ils jouent un rôle important dans le toucher. Elles permettent au rat de déterminer dans l'obscurité si il y a du mouvement autour de lui (vibrations de l'air), si les tunnels sont suffisamment larges pour lui, etc.
- Les vibrisses sont totalement insensibles, le rat peut les brûler ou les couper sans aucun dommage, d'ailleurs elles tombent d'elles mêmes régulièrement, comme tous les poils. Ce qui est sensible, c'est la base des vibrisses, une sorte de puits entièrement tapissé de capteurs.
- Chaque vibrisse est contrôlée indépendamment des autres, et peut donc être déplacée dans le sens inverse à volonté.
- Le rat "tapote" très rapidement l'air et les objets avec ses vibrisses (3 à 10 battements par seconde). Chaque vibrisse ayant une taille différente des autres, elles résonnent à une fréquence différente, ce qui permet d'obtenir une sensibilité encore plus grande. Les rats se servent donc de leurs vibrisses pour évaluer les volumes à courte distance, lors des batailles par exemple. Elles sont très importantes pour la nage, surtout dans le courant (sensibilité au courant, repérage de la surface, des obstacles, etc.). Enfin le rat est capable "d'entendre" avec ses moustaches (chaque vibrisse résonne à une fréquence différente, elles captent donc certaines vibrations, certains "sons", qui sont très éloignés des sons habituellement audibles !
- Les rex et les nus ont des vibrisses ondulées, courtes, voire absentes. Ils n'en sont pas gravement handicapés, mais il est évident qu'ils perdent une partie de leur sensibilité à courte distance, la "sphère de sensibilité" des vibrisses pouvant être considérablement diminuée. Ceci dit le cerveau s'adapte très bien à ce genre de choses et compense très facilement avec les autres sens, le toucher des vibrisses n'ayant guère de fonction vitale pour un rat domestique (à moins bien sûr qu'ils ne vivent en liberté avec des renards et des chouettes et doivent passer par des canalisations remplies d'eau pour atteindre leur nourriture)
- comme n'importe quels poils, les vibrisses recoupent si on les arrache, si on les coupe ou si elles tombent toutes seules

La bouche et les dents :
La bouche sert évidemment à l'alimentation. Comme chez les autres rongeurs, les dents ont une croissance continue, notamment les incisives qui poussent très vite. Leur émail est très dur (plus dur que celui de l'homme).
- Les incisives supérieures sont jaune un peu orangé, épaisses, solides et collées l'une à l'autre. Elles sont relativement courtes (plus ou moins 5mm).
- Les incisives inférieures sont beige jaunâtre, plus fines, et mobiles : elles sont reliées par un tissu fibreux élastique, qui leur permet de s'écarter jusqu'à 40°. Au repos elles sont légèrement écartées, mais on peut facilement les serrer l'une contre l'autre.
- A l'intérieur de la bouche, de chaque coté des incisives, un repli de peau empêche l'entrée de débris dans la bouche et protège le palais quand l'animal ronge. En effet, il y a un espace vide important antre les deux paires d'incisives et les dents suivantes, car les rats n'ont pas de canines. On passe directement aux molaires, qui se trouvent au fond de la bouche. Les rats peuvent se servir de cet espace pour le transport de matériaux de nid ou de branches, par exemple, et ce même dans l'eau. Les deux volets assurent alors l'étanchéité de la bouche.
- Les molaires ont elles aussi une croissance continue, mais beaucoup plus lente que les incisives. Elles servent à écraser, tandis que les incisives cisaillent et rongent.
- la langue des rats n'est pas très grande. Elle joue un rôle important pour la toilette, comme chez le chat. Elle joue un rôle dans le sens du goût, bien sûr, mais un rôle nettement moins important que chez l'homme. Chez le rat, c'est l'ensemble de la bouche, et surtout des narines, qui compte vraiment.

Les yeux :
Les yeux des rats ont exactement la même structure que ceux des humains. Cependant, ils sont adaptés à leurs mœurs crépusculaires. Leur rétine est plus sensible, leur iris s'ouvre beaucoup plus, etc.
- Leur lentille beaucoup plus grande, mais ne change pas de forme comme celle des humains : les rats ne peuvent pas accommoder, ou très peu. En revanche ils ont une profondeur de champ très supérieure à celle de l'homme (de 2.3m à l'infini pour l'homme, de 7cm à l'infini pour le rat)
- Les cônes (récepteurs de la couleur) de la rétine des rats perçoivent une partie des ultraviolets, le bleu, et le vert, mais pas le rouge (l'homme perçoit les couleurs en rouge, vert et bleu)
- l'emplacement des yeux est à mi chemin entre un champ étendu (les yeux de chaque coté de la tête) et une vision en relief précise (les yeux dirigés vers l'avant). Les rats ont donc une vision beaucoup moins précise que l'homme ou le chat, au niveau des détails, du relief, du mouvement, mais ils ont une vision beaucoup plus étendue vers l'arrière et vers le haut.
- Ils ont une perception stéréoscopique des volumes réduite (les deux yeux voient une image légèrement décalée, le cerveau calcule le volume à partir de ce décalage). Il y a plusieurs méthode pour apprécier les volumes sans vision stéréoscopique : déplacer latéralement la vision, déplacer vers l'avant puis l'arrière, ou déplacer l'objet lui même. Le cerveau compare non plus les images de chaque oeil, mais les images enregistrées au cours du déplacement. Pour compenser leur défaut de vision stéréoscopique, les rats effectuent des mouvements lents de gauche à droite et de droite à gauche. Ce phénomène, communément appelé le "scannage" n'a absolument aucun rapport avec le fait de voir plus ou moins clair, il sert uniquement à compenser les conséquences sur la perception des volumes de la position latérale de leur yeux, par rapport à la position frontale des prédateurs. Il n'y a pas de différence entre un rat à yeux rouges et un rat à yeux noirs sur ce plan.
- En revanche, une partie de la sensibilité de l'œil est liée à sa pigmentation. Les individus peu ou pas pigmentés (yeux rouges) ont donc une acuité visuelle un peu plus faible que les autres et une plus grande fragilité en cas d'exposition à une lumière violente.
Dans l'ensemble, les rats voient mal (pour une acuité visuelle à 10 pour l'homme, le rat est à 0,5 environ et 0,3 pour un rat albinos), presque sans couleur, presque sans relief. Par contre ils voient ce qui se passe presque derrière eux, beaucoup plus en arrière que l'homme.

Les oreilles :
Les sons sont perçues par les oreilles. L'écartement entre les oreilles, un peu comme pour la vision du relief, aide à localiser al source du son. Ainsi, l'homme parvient à localiser l'origine d'un son à 3° près environ. Les oreilles du rat étant beaucoup plus rapprochées, cette localisation est beaucoup moins précise : a marge d'erreur est de 10 à 15°.
Par contre, la gamme des sons perçue par l'homme est tout à fait ridicule par rapport à celle que perçoivent les rats. 
Les hommes perçoivent comme un son les vibrations entre 16 000 et 20 000 Hz (1 Hertz : 1 vibration/seconde).
Les chats perçoivent de 100 à 60 000 Hz (mieux, déjà !)
Les rats perçoivent de 200 à 80 000 Hz, voire 100 000 Hz selon certaines sources (et pas uniquement avec les oreilles, mais aussi avec les vibrisses)

Le corps
Les mamelles :
Le poil :
Les organes sexuels de la femelle :
Les organes sexuels du mâle : 
Le système digestif :

Les membres

La queue


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